Un Blob au jardin
Posté par Florence
Chère lectrice, cher lecteur,
Il semblerait que certains d’entre vous aient fait une drôle de rencontre au jardin ces jours-ci.
Sans surprise, ces nombreuses averses orageuses réveillent certains « extraterrestres » qui ont fichu la frousse à plus d’un jardinier.
Panique à bord ! Et cela ne date pas d’hier
Dans les archives du New York Times, j’ai lu que cet étrange être vivant avait frappé fort en 1973 chez Marie Harris…
Le 26 mai elle se réveille et file au jardin, comme d’habitude. Sauf que là, horreur !
Elle décrit une étrange substance au potager « comme mousseuse, crémeuse et jaune pâle, similaire à une omelette, pas plus gros qu’un cookie ».
La substance lui fait penser à un champignon. Un peu dégoûtée, elle oublie la chose.
Sauf que cette « chose » ne cesse de grandir, et rien n’y fait !
Non seulement la chose se déplace dans la journée, mais elle double de taille en 24 heures !
Ni les coups de bâton de son mari, ni l’herbicide n’en viennent à bout. (Notons au passage que l’herbicide a « fait saigner la chose »).
Paniquée, elle appelle la police !
Imaginez plusieurs voitures débouler dans ce jardin texan avec leurs gyrophares…
Les policiers canardent la bête à bout portant.
Mais le résultat est encore pire : elle grossit pour atteindre 1 mètre cube…
Le couple songe à fuir son jardin, sa maison…
Sauf qu’un jour de forte chaleur, tout retombe mystérieusement en soufflé.
La chose disparait du jour au lendemain !
Qu’était-ce donc ?!
Voici ce qui a sévi chez Marie à l’époque.
Et un peu partout dans le monde ces temps-ci, après les orages.
En réalité, il s’invite « chez nous » depuis la nuit des temps, avant qu’il ne devienne célèbre grâce à internet…
Voici le coupable, « le blob » :
Rien à voir avec Bob l’éponge
De son petit nom scientifique Physarum polycephalum, cet être n’est ni animal, ni végétal, ni champignon.
Autant dire qu’il se retrouve dans la classe fourre-tout des scientifiques : il appartient au règne des « Protista ». Soit le règne des premiers organismes apparus sur Terre !
Et il se pourrait bien qu’il figure parmi les plus intelligents, alors qu’il n’a justement pas de cerveau 😊.
Si un blob s’invite dans votre jardin, n’ayez pas peur !
Le blob vit généralement dans les sous-bois, car il a besoin d’humidité pour se développer à loisir.
Comment le reconnaître ? A sa texture gélatineuse.
Il semblerait qu’il en existe dans tous les pays, de toutes les couleurs, plusieurs milliers d’espèces ont été recensées à ce jour.
S’il apparait chez vous : vous ne pourrez jamais le tuer car il est immortel…
En revanche, il déteste la lumière et la chaleur.
Donc pour mettre son organisme « en dormance » et le réduire quelques jours, mois ou années en « pause », asséchez-le !
Il retombera comme une vieille crêpe, en attendant de revivre comme par miracle une fois réhydraté.
Une fois passée la peur, place à l’émerveillement !
Car cet être déchaîne la chronique des scientifiques tant il est hors normes.
Il se pourrait même que l’on soit à l’aube d’un biomimétisme sans commune mesure si l’on sait apprivoiser cet être et imiter ses formidables capacités de résilience et d’intelligence.
Voici quelques faits étonnants sur ces « éponges de jardin » :
Le blob dispose de 221 sexes. Pas étonnant qu’il croisse à vue d’œil…
Contrairement aux nôtres, sa cellule ne se divise pas. Seul son noyau va le faire. Cet être atteint donc des tailles record en quelques secondes, car il peut même fusionner à loisir avec un blob de passage.
Toujours aux Etats-Unis, on a trouvé un blob de 1 km2 (soit la ville de Monaco) … brrr !
Le blob résout des énigmes à l’origine de nouveaux algorithmes
« Le chercheur japonais Toshiyuki Nakagaki a placé deux sources de nourriture aux extrémités d’un labyrinthe et mis des blobs à l’intérieur. Ils ont vite trouvé le chemin et fusionné en formant le réseau le plus court possible.
Quand un blob trouve de la nourriture, il crée une veine pour s’y relier et en supprime d’autres, c’est magique.
Plus incroyable : ce chercheur a reproduit le réseau ferroviaire entourant Tokyo sur de petites cartes, où chaque pétale d’avoine représentait une ville. Le réseau que le blob a créé était plus efficace que celui de l’homme.
Un chercheur anglais a en a tiré un algorithme… »
On est loin de tout connaître 😊
Il est assez vertigineux penser que nous ne connaissons qu’un fragment de ce qui nous entoure, et en même temps c’est passionnant.
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Images et dessins : Saine Abondance, Shutterstock.com
Sources
8 réponses
Merci pour cet excellent article. Une superbe découverte ! Merci beaucoup !!
La nature est décidément bien plus surprenante que toutes les fictions imaginées par l’Homme…
J’ai également découvert ça dans mon jardin sous un conifère nain .Étonnant et un peu répugnant je ne savais pas ce que c’était jusqu’à aujourd’hui en vous lisant !
merci donc pour ce renseignement
J’ai également découvert ça dans mon jardin sous un conifère nain .Étonnant et un peu répugnant je ne savais pas ce que c’était jusqu’à aujourd’hui en vous lisant !
merci donc pour ce renseignement
Bonjour, découvert cette « chose » bizarre au printemps au pied d’un plant, de tomate, sur du BRF.
Couleur jaune d’or comme du pollen mais gluant. Comme ça grandissait très vite, un peu paniquée, j’ai soupoudré abondamment dessus du bicarbonate de soude, le lendemain plus rien, ouf !
Merci Chantal pour votre retour d’expérience ! Étonnant comme organisme, je suis très curieuse de savoir si il reviendra un jour. N’hésitez pas à nous tenir au courant !
Belle journée,
Prenez soin de vous.
Bonjour à tous. J’aimerais savoir s’il y a une possibilité d’enregistrer les news letters Saine Abondance dans un dossier de mon ordinateur. Si oui, pouvez-vous m’indiquer comment procéder.
Merci d’avance!
Bonjour. Je crois que j’en ai un dans mon potager mais comment être sûr ? J’ai des photos. Si quelqu’un peut m’aider svp??
J’en ai un superbe dans l’un de mes carrés potager, qui a évolué au cours de la nuit. A lire, le petit livre très drôle et instructif d’Audrey Dussutour , chercheuse au CNRS : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans avoir jamais oser le demander » paru en 2017 je crois.